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De l'avantage et de l' inconvénient des ralentisseurs 

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    Petit historique général

                    Etape 1

Les voies de communication ont de tout temps été une préoccupation majeure des pouvoirs en place : permettant de transporter les marchandises, de déplacer les hommes et parfois les armées, elles étaient indispensables au développement du commerce, à l'épanouissement des cités, et concrétisaient la richesse des civilisations. C'est ainsi que l'empire romain imposa ses routes droites et pavées. Les routes entre les villes restèrent toutefois relativement étroites jusqu'au 19ème siècle. Simplement empierrées, il suffisait qu'elles autorisent le croisement de deux voitures attelées. Pour faciliter le trafic, le baron Haussmann  commença à créer de larges artères à Paris, donnant ainsi le signal de départ à l'aménagement des espaces urbains. Avec l'automobile les choses changèrent progressivement. Le 20ème siècle fut emblématique à ce sujet : de larges avenues apparurent, ainsi que des routes à 3 voies, puis 4 voies. En même temps, le revêtement s'améliora avec le macadam,  évitant ainsi les secousses désagréables dues aux dénivelés et les nids de poule. Les autoroutes seront le point d'orgue  du transport moderne.

                        Etape 2

L'automobile est sans doute la plus grande conquête technologique de tous les temps, en matière de liberté individuelle : on part quand on veut, avec du matériel si on veut, pour aller où on veut, sans avoir d'autorisation à demander, et quelque soit le temps. L'automobile vous attend en bas de chez vous, elle vous emmène ou vous voulez, même dans les endroits les plus reculés (sans avoir besoin de quoi que ce soit, dans un rayon de 1000 km).

Le progrès scientifique et technologique a donc fourni là un remarquable instrument susceptible de faciliter l'accès au bonheur. Mais voilà… Les hommes sont les hommes, et au lieu d'user avec modération de cet instrument si providentiel, leur côté diabolique les a conduits à faire les fous : vitesse inadaptée aux conditions de circulation  entraînant  accidents et vies brisées, usage inconsidéré des automobiles (pour casser, voler,…).

                        Etape 3

Le 21ème siècle enclenche  la marche arrière : on recherche alors tout ce qui aboutit à une limitation de la vitesse des automobiles ; c'est ainsi que fleurissent les radars, les contraventions, les rétrécissements de voie, les chicanes, et les  ralentisseurs.

Venons en donc à ces fameux ralentisseurs : faciles à poser, ils ont un effet dissuasif immédiat, aussi bien pour les 2 roues que pour les 4 roues. On aurait donc trouvé là le remède imparable !

 

 

        OUI, MAIS… car il y a un MAIS, et même plusieurs MAIS.

 

                           1.Les ralentisseurs obligent le conducteur à freiner, puis à ré- accélérer. Ce faisant il consomme plus de carburant (comptez environ  10 enchaînements freinage-accélération pour une traversée de Juvignac, du simple fait des ralentisseurs, soit 40 par jour pour toute personne allant à son travail et rentrant déjeuner à midi).

                           2.Or, c'est dans les phases d'accélération qu'un moteur pollue le plus. C'est aussi là qu'il consomme le plus. On augmente donc artificiellement la consommation, et la pollution (dioxyde de carbone et oxydes d'azote produits).

                          3.Il faut ajouter à cette pollution celle due aux plaquettes de freins, productrices de poussières nocives pour la santé. Autrement dit, ceux qui habitent en face des ralentisseurs savent à quoi s'en tenir, puisqu'ils sont aux premières loges et que  les effets s'ajoutent d'année en année sur leur organisme.

                          4.Ne parlons pas du bruit désagréable (toc …puis… toc, à chaque passage de voiture qui oblige à fermer ses fenêtres même les nuits d'été). Pour mieux s'en rendre compte, il suffit d'attendre le passage d'un autobus, et vous n'aurez plus de doute à ce sujet.

                          5.Les conducteurs ne sont pas tous des jeunes adultes dans la force de l'âge. C'est même plutôt le contraire dans les quartiers de Juvignac les moins récents. Or dans ce type de population, un quart des personnes a ce qu'on appelle des problèmes de dos : usure des cartilages, tassement de vertèbres, hernies discales, etc. Le passage d'un seul ralentisseur pour ces personnes se traduit par deux douleurs successives (véritables  coups de poignard dans le dos). Qui s'en soucie ? Elle n'est pas belle la vie avec les ralentisseurs ?

      Alors, que faire ?

Les ralentisseurs sont donc comme beaucoup d'autres choses, une fausse bonne idée. On voulait au départ sauver des vies, quelques vies (c'est hypothétique, puisque l'accident n'est qu'une probabilité), alors que, de manière certaine, on pourrit la vie d'autres personnes (et là ce n'est pas une hypothèse, c'est une réalité journalière).

Les principes de précaution doivent donc être maniés avec circonspection. Imaginons  un instant ce qui se passerait si l'on décidait de multiplier les ralentisseurs. Chacun en aurait devant chez soi, et pourrait théoriquement sortir en toute tranquillité. Mais alors, la route ne serait plus qu'une tôle ondulée, génératrice d'une pollution mortifère. Ce ne serait donc pas le paradis mais l'enfer.

En fait, il n'y a que 5 à 10% de conducteurs roulant trop vite. Il faut donc raisonner ceux là, au lieu de s'en prendre à tout le monde. La vie en société passe par le respect de quelques principes de base.

Pour ceux qui ne le comprennent pas, il faudra des explications, voire des remontrances faites par la police municipale, et en cas de récidives  des sanctions. Ainsi ce serait mieux pour la vie de tous les habitants, d'avoir une belle route, non bosselée, et d'exiger en retour un minimum de civisme. Il sera toujours temps en cas d'échec de revenir à des solutions contraignantes et désagréables.

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