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Vous avez dit : progressiste ?

 

 

Il est toujours tentant de classer les gens en deux catégories : par exemple, en politique on est de droite ou de gauche, on est libéral ou dirigiste, on est conservateur ou progressiste (variante sans cesse renouvelée de la querelle des anciens et des modernes)...

 

La gauche s'est accaparée du label progressiste. Cela sonne bien, il y a là un côté moderniste, sous entendant un accès à des jours meilleurs. En s'autoproclamant progressiste, on ringardise ceux qui font la moindre objection.

 

En fait, en regardant les choses d'un peu plus près, on se rend compte que l'allusion au progrès n'est qu'une couverture masquant un état d'esprit, somme toute assez naturel, qui consiste à souhaiter maintenir ce qu'on trouve bien dans sa propre situation, et à chercher à améliorer ce qu'on y trouve de moins bien.

 

Les conservateurs sont dans les deux camps, et les progressistes aussi. Ou plutôt, chaque individu est à la fois conservateur et progressiste. C'est une question de dosage, et de sujet traité.

 

Si l'on voulait vraiment différencier les comportements, il serait plus judicieux de distinguer les bâtisseurs et les démolisseurs. Les bâtisseurs veulent aller de l'avant , ne cherchent pas de boucs-émissaires, ils prennent leurs responsabilités. Les démolisseurs sont aigris, insatisfaits, jaloux, trouvent que tout est de la faute des autres, et préfèrent le nivellement. Là aussi, on trouve des bâtisseurs et démolisseurs dans les deux bords politiques, mais pas du tout dans les mêmes proportions. Chacun reconnaîtra les siens.

 

Quoi qu'il en soit,le terme « progressiste » ne correspond pas à une définition précise. Se l'attribuer, et plus encore se l'accaparer, relève de la déformation de la réalité, et de la manipulation d'opinion.

 

 

 

Juvinius

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